Quand le soleil impose son rythme
Tous ceux qui me connaissent en France peuvent l’affirmer, je ne suis pas une matinale ! Tous les jours j’avais envie de fracasser le réveil contre le mur, me faire aligner deux idées intelligentes avant 10 heures relevait de l’exploit et rester au lit jusqu’à midi le week-end ne me posait aucun problème.
Ici, surtout l’été, tout est différent.
D’abord, il faut être sur le pont très tôt car l’Homme démarre sa journée de travail à 8 heures après environ 45 minutes de trajet. Mais surtout, dès le matin la chaleur est telle qu’il faut s’adapter. La maison est rangée, le repassage terminé très tôt dans la matinée car je défie quiconque de rester au-dessus d’un fer à vapeur lorsqu’il fait plus de 35° !
Après avoir ouvert toutes les fenêtres durant la nuit, dès 8 heures les volets sont refermés ainsi que les fenêtres pour éviter à la fournaise de pénétrer. La maison baigne alors dans une douce pénombre jusqu’au soir.
Et là, on commence à faire ce que l’on doit faire mais tout doucement.
Cela peut paraître curieux, mais les crèmes de soins ont migré de la salle de bain vers le frigo. Raz le bol d’utiliser quelque chose qui ressemble plus à de l’huile qu’à de la crème. Quant à l’huile d’argan qui est restée à sa place, elle est tiède.
Dans la rue, la démarche se fait lente et pesante, et toujours du côté à l’ombre en rasant les murs. En fait, la seule solution, c’est éviter de sortir une bonne partie de l’après-midi.
Laver des légumes ou de la salade en fin de soirée avec de l’eau froide demande de la patience : l’eau qui a stagné dans les tuyauteries au soleil toute la journée arrive chaude au robinet. Il faut donc l’évacuer.
En fait, avant d’arriver, lorsque je me mettais sur les sites internet des agences immobilières, je me demandais toujours pourquoi les photos d’intérieur étaient prises volets clos. Maintenant j’ai compris.
Là, il est 17h30, il fait encore 37° et être seulement devant l'ordinateur me transforme en une pauvre petite chose dégoulinante car la pièce où je me tiens ne bénificie pas de la climatisation.
Et la première personne qui me dit que les arabes sont feignants recevra une claque magistrale. Car les chantiers de BTP ne sont pas arrêtés et il faut bien du courage pour monter des parpaings ou couler du béton sous 40° et plus. Et ici cette situation dure deux, voire trois mois. Alors les alertes canicule en France me font bien rire.