La protection de l'environnement, un rude combat à mener
Encore quelque chose que j’ai du mal à m’expliquer. Pourquoi ce pays magnifique est-il une vraie décharge publique ? Mon interrogation est d’autant plus forte que les tunisiens sont des gens propres….mais dans leur espace privatif uniquement. La propreté est inscrite dans le Coran et ce n’est pas pour rien que les prières sont précédées par le rite des ablutions. Les maisons, même les plus humbles sont systématiquement nettoyées tous les jours et on pourrait manger sur les carrelages lavés à grande eau quotidiennement. Tous les tunisiens que l’on croise dans les rues sont irréprochables, chemises immaculées et repassées pour les hommes, robes impeccables pour les femmes. Et pour tout dire, je préfère l’odeur des transports en commun de Tunis à celled u métro parisien, même aux heures de pointe, même si parfois je trouve les parfums un peu lourds, . Alors, pourquoi, dès que l’on se situe dans l’espace public, se retrouve-t-on dans une immense déchetterie, d’autant plus que dans le centre de Tunis, il n’y a aucune difficulté pour trouver des poubelles et que les rues sont sillonnées en permanence par une armée de balayeurs ? Les déchets sont abandonnés n’importe où. Les tunisiens qui grignotent toute la journée ne rencontrent aucun scrupule à abandonner leurs papiers gras sur les trottoirs. Il n’est pas rare de trouver des bouteilles vides abandonnées dans les wagons de métro, et je ne parle pas des déchets de graines de courges mastiquées à longueur de temps. Dans tous les quartiers, outre le passage des bennes à ordures traditionnelles une fois par jour, s’effectue un ramassage permanent à l’aide de petites charrettes. Mais il faut déposer ses ordures à un endroit bien déterminé, ce qui en soi n’est pas vraiment difficile. Mais non, les sacs plastiques éventrés par les chats jonchent les rues. D’ailleurs, ses sacs plastiques sont partout et souvent gâchent les plus beaux paysages, accrochés aux branches des arbres et s’envolant mollement au gré du vent pour se reposer 10 mètres plus loin. Le pire pour moi est certainement la plage. La plage à côté de la maison est nettoyée tous les matins. Heureusement ! car à partir de midi, elle aussi ressemble à une décharge à ciel ouvert. Certes, les tunisiens ont l’habitude de passer de longues heures sur la plage et à y manger. Mais, ce n’est pas compliqué de garder et d’emmener en partant les emballages de yaourt, les boites de thon vides, les pelures de banane et les bouteilles de Coca ! Le pire, les couches de bébé souillées… et oui… Pourtant, tous les ans en début de saison, la municipalité fait l’effort de disposer de gros bidons pour récupérer tous ces détritus. Le premier jour, ils sont transformés en poteaux de but par les footballeurs en herbe, et au bout d’une semaine, ils ont disparus. Un effort commence à être fait par les grandes enseignes de la distribution qui proposent à leurs clients des sacs réutilisables. Mon mari, qui parfois est plus patient et compréhensif que moi, me répète qu’il y a encore 20 ans, en France c’était la même chose et que les pouvoirs publics ont dû engager des actions lourdes pour éviter que l’on retrouve des carcasses de voitures abandonnées dans les bois et des vieux frigos le long des routes. Certes. Alors, pourquoi ne pas copier sur ce qui a été fait ailleurs en matière de communication et d’action et ne pas se contenter de baptiser dans chaque ville un Boulevard de l’Environnement, repérable à soin petit fennec bleu, symbole justement de cette politique de protection. Amis tunisiens, un petit effort. Votre pays, c’est votre maison et il faut le traiter de la même manière.