Tunis - Promenade dans "la ville nouvelle"

L’image connue de la ville de Tunis est celle de sa médina vers laquelle les cohortes de touristes se pressent en rangs serrés.

Rares sont ceux qui prennent la peine de parcourir les rues de la ville nouvelle bordées par de magnifiques exemples de bâtiments datant de la fin du XIXème siècle et du début du XXème.

La ville nouvelle a été édifiée à la fin du XIXème siècle par les français et les italiens, suivant un urbanisme rigoureux, aux rues perpendiculaires les unes aux autres, tranchant résolument sur le labyrinthe de la médina. Elle s’étend entre le sud de cette dernière et la mer, sur des terrains autrefois marécageux.

C’est à que l’on trouve tous les édifices officiels de la Tunisie, ainsi que les ambassades ou consulats de la plupart des pays représentés à Tunis.

Mais son intérêt réside surtout dans l’architecture des bâtiments. Les édifices Art Nouveau aux motifs floraux exubérants ou Art Déco, aux décors plus géométriques y sont légions. L’architecture coloniale y est à son apogée. Et c’est un véritable trésor pour les amateurs.

Il ne faut pas hésiter à pousser les portes pour découvrir des halls somptueux, dallés de marbre, aux murs recouverts de faïences typiques de cette époque et aux rampes d'escaliers en fer forgé.

Hélas, la plupart de ces immeubles sont aujourd’hui dans un assez mauvais état, faute d’entretien. Des balcons  et des corniches s’érodent et se cassent. A l’intérieur, les sols en marbre s’affaissent, les faïences se décollent à cause de l’humidité suintant des conduites d’eau abîmées ou sont carrément déposées et remplacées par un enduit. En voyant les branchements électriques, j’ai toujours peur qu’un incendie ne ravage tout un pâté de maisons.

Peu des tunisiens sont conscients de la richesse de ce patrimoine. Souvent, lorsque je fais des photos, on me demande ce que je peux bien trouver à ces maisons.

J’ai lu, il y a peu de temps dans le journal La Presse, qu’un effort de sensibilisation  des propriétaires allait être entrepris et des subventions mises en place. J’espère sincèrement que ces mesures permettront de sauver ce qui peut l’être et de redonner un peu de leur splendeur à tous ces édifices.